• chevron_right

      BLACK LIVES MATTERAprès avoir parlé des discriminations que les...

      comics.movim.eu / LePetitMetalleuxIllustre · Thursday, 30 July, 2020 - 09:58 · 2 minutes

    89ada3a600923235bb9df99b31b5804aa47cc4a2.jpg

    BLACK LIVES MATTER

    Après avoir parlé des discriminations que les femmes et les personnes queers subissent au sein de la scène metal, le prochain gros sujet que je voulais aborder ici, c'est celui des personnes racisées (À comprendre : qui subissent du racisme, tout simplement). C'est d'autant plus pertinent depuis la médiatisation de #BlackLivesMatter.

    On va pas se mentir, il y a très peu de personnes noires, d'origine arabe ou asiatique dans notre communauté et c'est avant tout pour un tas de raisons historiques et culturelles, je vais pas m'étendre là-dessus. Mon but n'est pas que l'on force des minorités à venir écouter notre musique parce que “de toute façon, c'est la meilleure du monde” (même si ce serait bien le genre de certains). Ce qui serait déjà merveilleux, c'est que le peu qui s'y intéresse, y trouve leur place. Mais voilà, le peu qui s'y intéresse justement, déserte. En cause ? Le racisme, évidemment. On le sait toutes et tous, il peut prendre des formes très diverses (et pas seulement la violence physique ou verbale) : l'inégalité d'accès à l'emploi, au logement, et tout ce qui en découle de précarité derrière.

    Dans le metal, ça peut se manifester de bien des manières aussi. Oui, il y a des remarques et des blagues racistes, comme dans le reste de la société, mais ce qui revient souvent dans les conversations que j'ai eu, dans les articles que j'ai lu : ce sont des regards, insistants. Ce n'est pas toujours malveillants, mais ça créé un sentiment de malaise, d'être un.e intrus. Quand je parlais d'accès à l'emploi, ça englobe aussi toutes les personnes travaillant dans le milieu de la musique (le son, les lumières, la gestion des tournées et aussi les artistes) : par exemple, un festival ou une salle qui refuse d'embaucher une personne à cause de sa couleur de peau, ou qui programme des groupes nazis, racistes ou jouant simplement sur l'ambiguïté pour faire parler d'eux sans en assumer les conséquences. Les conséquences, ce sont les personnes racisées qui les subissent : c'est autant de concerts, de festival où elles refuseront d'aller, par opposition avec les valeurs des groupes, mais surtout par peur pour leur intégrité.

    Car oui, il y a en effet beaucoup de gens qui écoutent des groupes racistes sans être en accord avec leur idéologie, mais certains y adhèrent et se sentent poussés des ailes dans ce genre de concert : ça zieg, ça insulte, ça agresse. Et quand il n'y a pas de personnes racisées à prendre pour cible, ça peut être ce mec un peu trop efféminé ici ou cette meuf au “look féministe” là. Aimer un groupe nazi uniquement pour la beauté de la musique et/ou aller le voir en concert est un privilège que beaucoup n'ont pas. On me rétorque souvent que ces groupes sont libres de faire leur musique, je réponds que nous sommes libres de ne pas les promouvoir et ne pas les soutenir financièrement.

    Je conviens que ça peut paraître abstrait, mais : notre inconscience et notre laxisme a des conséquences directes sur des gens qui aiment ou auraient pu aimer la même musique que nous. Est-ce que ça ne vaudrait pas le coup de changer quelques habitudes, de réfléchir à nos responsabilités individuelles et collectives pour rendre notre communauté plus vivable et accueillante ?