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      9 mars 2020 : le jour où on a pris vos libertés pour un paillasson

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 9 March, 2023 - 04:30 · 10 minutes

    Il y a trois ans jour pour jour, les bureaucraties sanitaires occidentales ont imposé en mode panique et Panurge le confinement anti-covid. Une prophylaxie pourtant jamais utilisée et donc encore moins évaluée dans l’Histoire. Copier une méthode inventée par un régime totalitaire chinois aux données notoirement trafiquées aurait pourtant dû paraître peu judicieux. Mais la boîte de Pandore de ce genre de mesures hyper liberticides a été ouverte.

    C’est une date historique et funeste, quoique peu s’en souviennent, à commémorer ce 9 mars. Une date qui fera peut-être jurisprudence pour justifier les plus démentes atteintes à vos droits et libertés et un contrôle social numérisé digne d’un roman de Georges Orwell , ou d’Evgueni Zamiatine.

    Quand les bureaucraties sanitaires paniquent

    Il y a trois ans, jour pour jour, le gouvernement italien interdisait sur l’ensemble de son territoire de sortir de chez soi sauf motif essentiel, sous peine d’amendes, voire de prison. Il s’agissait, dans l’urgence, voire la panique, de stopper l’épidémie exponentielle de covid. Une décision prise en totale opacité (avez-vous vu rendu public le procès verbal de la réunion du cabinet italien ? Moi non plus).

    Les bureaucraties sanitaires européennes ont emboité le pas, en mode Panurge : l’Espagne d’abord, le 14 mars, suivie de la Belgique, la France, le 17 (décision prise par le seul président de la République après avoir consulté quelques technocrates, son Premier ministre et une projection de l’Imperial College de Londres), suivis par les pays des autres continents. Un confinement puis deux, voire trois et jusqu’à sept dans certaines régions australiennes et un an au total en Argentine.

    De fil en aiguille, la moitié de l’humanité s’est retrouvé en avril 2020 en lockdown (l’autre moitié s’est contenté de restrictions de type couvre-feu, tests, fermetures des frontières, restaurants, écoles, cinémas, stades, etc).

    La version dure du confinement, avec l’exigence d’une auto attestation datée, sous peine d’amende, pour travailler, s’approvisionner, ou se faire soigner n’a été pratiquée, contrairement à ce qu’a prétendu l’Elysée, que par six pays au monde : Italie, Espagne, France, Belgique, Roumanie et Maroc. Vous pourrez raconter à vos petits-enfants, qu’on peut espérer incrédules, qu’ on a pourchassé en hélico des promeneurs sur une plage . Les villes de la moitié de la planète ressemblaient au décor muet d’un film catastrophe arpenté par des survivants et des zombies… mais des zombies dérogatoires.

    Cette prophylaxie n’avait pourtant JAMAIS été appliquée NULLE PART et donc encore moins testée ou validée dans l’Histoire de l’humanité. Cette dernière pratiquait jusqu’alors la méthode éprouvée et robuste « tester-isoler-soigner » face aux nombreuses épidémies qu’elle a dû affronter.

    Si des villes ont été mises en quarantaine au Moyen Âge et jusqu’au XIX e siècle pour peste, ou choléra, cela n’avait rien à voir avec l’interdiction de sortir de chez soi. À ma connaissance, un seul « stay at home order » avait été tenté jusque-là : à Saint Louis, aux États-Unis durant la grippe espagnole de 1918. Sans résultat probant.

    Plutôt faire n’importe quoi que pas assez

    Aucune enquête médicale n’avait donc pu établir la validité du confinement, l’Organisation mondiale de la santé estimant même encore en janvier 2020 que cette méthode était très probablement inefficace .

    Aucune évaluation coût/bénéfice, ni même de son efficacité n’a été menée, voire seulement discutée. L’humanité a donc été plongée il y a trois ans dans une gigantesque expérience sanitaire hyper liberticide sans élément scientifique probant, sans débat, sans étude d’impact. Le comble étant que la flambée des infections avait, en fait, commencé à ralentir avant même la décision de confiner, puisque le délai nécessaire pour voir doubler le nombre de personnes infectées est passé en Europe de deux jours fin février 2020, à huit jours courant mars et à deux semaines début avril…

    La décision s’est fondée seulement sur le fait que « ça semble marcher en Chine », est-il apparu à la publication des rapports des rares gouvernements occidentaux ayant joué un peu le jeu de la transparence, le Coronavirus Action Plan du 3 mars 2020 au Royaume-Uni, ou les 100 pages non caviardées du Plan stratégique du 22 mars 2020 en Allemagne.

    Les États-Unis se sont appuyés sur l’avis de scientifiques dont les seules sources étaient aussi des confrères chinois. Copier sans discuter une méthode inventée par un régime totalitaire chinois , connu de surcroît pour trafiquer abondamment ses données, avec une mortalité ridicule, cela aurait pu ne pas paraître particulièrement judicieux, non ?

    Mais médecins de bureau et gouvernements ont estimé à l’unisson qu’il valait « mieux faire n’importe quoi que se faire reprocher de ne pas avoir fait assez ».

    Le soft power chinois

    En fait, on a imposé le confinement non pas parce que cela aurait été, après évaluations et discussion, une mesure inévitable, mais simplement… parce qu’on POUVAIT LE FAIRE.

    « On croyait impensable en Occident d’imposer des mesures d’un régime communiste » mais « la perception de ce qu’il était possible de faire en termes de contrôle social a changé dramatiquement après que l’Italie y soit parvenue » a avoué avec une déconcertante ingénuité le chercheur de l’Imperial College de Londres, Neil Ferguson, dont les modélisations informatiques (technique que des scientifiques surnomment « shit in-shit out » tant elles ne valent que par la qualité des hypothèses qui les nourrissent) ont retourné les gouvernements français, britannique (dont les lockdown files révélés récemment par le quotidien The Telegraph n’a révélé que ces derniers jours les dissensions mais aussi l’opacité).

    Dommage que la plupart des prévisions antérieures de Neil Ferguson, sur la vache folle notamment, se fussent révélées fausses dans une proportion parfois de cent à un par rapport à la réalité…

    « L’innovation chinoise, on la croyait inacceptable en Occident et puis l’Italie l’a fait et nous avons réalisé que nous pouvions le faire », concluait Neil Ferguson. Puisqu’un nouvel outil de contrôle social est disponible, allons-y gaiement.

    Pas un hasard si c’est en Italie, où l’entrisme chinois est non négligeable, qu’a commencé le mimétisme occidental d’une prophylaxie s’inscrivant en tout point dans la doctrine instaurée par le régime chinois au début du siècle et connue sous le nom de Fangkong : dans un but de stabilité intérieure, il s’agit d’un système généralisé de surveillance et contrôle des actions des citoyens, assorti de sanctions, perte d’emploi, emprisonnement, amendes, pour tout comportement répréhensible.

    L’Occident a donc copié un élément de cette doctrine sans barguiner. Triomphe du soft power de Pékin, à rebours des prédictions des naïfs selon lesquelles ce serait nous qui subjuguerions la Chine au motif que cette dernière copiait nos codes consuméristes.

    Des dégâts vertigineux…

    Un livre entier (curieusement, on compte sur les doigts d’une main le nombre d’ouvrages consacrés en France à cette crise sans précédent) serait nécessaire pour décrire l’impact dément des confinements. Avec un recul du PIB de 4,4 % en 2020, l’humanité s’est appauvrie plus que durant n’importe quelle crise précédente, même celle de 1929 qui n’avait frappé que les pays occidentaux.

    Le nombre d’humains vivant dans l’extrême pauvreté a augmenté de 150 millions pour atteindre 740 millions de personnes. Le nombre de personnes en malnutrition s’est accru de 132 millions, à près d’un milliard, dix ans de progrès en la matière anéantis en quelques mois.

    Le chômage a rebondi dans TOUS les pays du monde sauf un (le Guyana !). Enfants et adolescents ont été privés de scolarité presque partout, durant deux trimestres en moyenne, une « génération sacrifiée » selon l’UNICEF. Le décrochage scolaire est depuis lors massif, sans parler des dégâts psychologiques pour des enfants s’ouvrant au monde derrière un carré de tissu. On a imposé aux jeunes adultes, à l’âge où se mettent généralement en place les réseaux et projets professionnels, personnels et familiaux, de se priver de vie culturelle, sportive, sociale indispensable aux rencontres qui constituent un véritable investissement pour leur avenir.

    Des dégâts psychologiques et sociaux vertigineux. Et le « quoiqu’il en coûte » accompagnant la quasi-interdiction de travailler a détruit l’éthique de l’effort d’un grand nombre. Se rappeler qu’au printemps 2020 le rôle de « guerrier solidaire » qu’on nous présentait était celui de quelqu’un se barricadant chez lui pour regarder Netflix…

    … pour sans doute rien

    Et tout ça pour… sans doute rien. Des enquêtes médicales prétendent, certes, que les confinements ont limité les dégâts du covid… mais sont contredites par d’autres .

    Il saute pourtant aux yeux que l’évolution et l’intensité des flambées épidémiques ont été équivalentes entre les territoires confinant et les autres. La Suède , seul pays européen à n’avoir pas confiné, affiche le deuxième meilleur bilan du continent en mortalité covid. Le Japon et la Corée du Sud, non confinant et aux populations pourtant âgées, donc fragiles, ont déploré quatre fois moins de morts en proportion de leur population que la France.

    Les sept États américains ayant refusé le lockdown n’ont pas eu de plus mauvais résultats que les 43 autres, tout comme les deux refuzniks sur les 27 fédérés du Brésil. L’été dernier, sur les cinquante pays à plus forte létalité covid totale en proportion de la population quarante-six avaient pratiqué un confinement strict, selon le site de référence Statista .

    Ce qui n’est pas illogique : l’humanité ne disposant pas de 8 milliards de placards étanches où nous aurions pu attendre deux mois l’épuisement du virus avant de sortir sains (et morts de faim), le confinement a surtout conduit les gens à s’infecter à leur domicile plutôt qu’au travail. Un simple déplacement des lieux de contamination.

    Demain, contrôle social au moindre prétexte

    Surtout, le confinement a provoqué un autre dégât, incommensurable, dont on ne se rendra vraiment compte que plus tard, peut-être trop tard : un dégât juridique et politique.

    En mars 2020 nous avons collectivement mis le doigt dans un engrenage dévastateur. Les pires dictatures n’auraient jamais osé imaginer pouvoir nous interdire de sortir de chez nous, travailler, recevoir nos amis, imposer de porter un bavoir inutile dans la rue, présenter notre statut vaccinal pour s’asseoir à une terrasse de café.

    La prophylaxie contre le covid l’a fait sans que personne ou presque ne moufte. Preuve a été faite que les populations pouvaient accepter n’importe quelle mesure liberticide du moment qu’on brandit un microbe. « Avoir peur c’est se préparer à obéir » disait Hobbes.

    A été ouverte la boîte de Pandore d’une technocratie, rejeton des noces entre les GAFA et la bureaucratie d’État, de contrôle numérique pour motif aujourd’hui sanitaire, demain social, fiscal, ou environnemental, fractionnant la société entre assujettis et réfractaires à coups d’autorisation, de laisser-passer et d’exonérations. Ça a d’ailleurs déjà commencé avec deux jours de confinement à Athènes à l’été 2021 suite aux fumées d’un incendie de forêt ordinaire.

    En France, des préfets ont chaudement recommandé à l’automne suivant de se confiner avant une tempête en Bretagne-Normandie qui n’a finalement abattu que quelques arbres. Et le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a estimé nécessaire d’appliquer les méthodes intrusives et coercitives développées lors de la crise covid aux politiques en matière d’environnement, de logement ou de « réconciliation ethnique ». L’expérience montre que quand une bureaucratie se dote d’un nouvel outil technologique et juridique de contrôle elle rechigne à y renoncer ensuite.

    Le jour où le confinement, ou son petit frère, le contrôle social numérisé de tous, partout, tout le temps, reviendra, souvenez-vous : cela a commencé un 9 mars.

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      Pfizer piégé : le récit unique sur le Covid-19 continue de s’effondrer

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 3 February, 2023 - 04:00 · 14 minutes

    Une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux semble accuser Pfizer de développer des mutations sur le Covid-19 pour développer des vaccins.

    Filmé en caméra cachée par l’organisation conservatrice Project Veritas , un cadre de l’entreprise pharmaceutique y explique à son interlocutrice quatre choses intéressantes sur la politique de son employeur :

    « L’une des choses que nous explorons est la suivante : pourquoi ne pas simplement le faire muter nous-mêmes pour pouvoir créer – développer préventivement de nouveaux vaccins, n’est-ce pas ? Donc, nous devons faire ça. Mais si on le fait, il y a un risque, comme vous pouvez l’imaginer, que personne ne veuille qu’une entreprise pharmaceutique fasse muter ces putains de virus. »

    « Ne le dis à personne. Promets que tu ne le diras à personne. Le principe est le suivant : on inocule le virus à des singes, on les oblige successivement à s’infecter les uns les autres et on prélève des échantillons en série sur eux. »

    « Il faut être très contrôlé pour s’assurer que le virus que l’on fait muter ne crée pas quelque chose qui se propage partout. Ce qui, je le soupçonne, est la façon dont le virus a commencé à Wuhan, pour être honnête. Ça n’a aucun sens que ce virus sorte de nulle part. C’est des conneries. »

    « D’après ce que j’ai entendu, ils sont en train de l’optimiser mais ils vont lentement parce que tout le monde est très prudent – évidemment, ils ne veulent pas trop accélérer les choses. Je pense qu’ils essaient également de le faire à titre exploratoire car il est évident que l’on ne veut pas faire de publicité sur le fait que l’on cherche à découvrir de futures mutations. »

    Panique et interrogations

    Très rapidement, la vidéo repartagée sur le compte Twitter du docteur Robert Malone devient virale sur le réseau, suscitant panique, indignation et paranoïa. Le labo serait-il en train de mener des recherches de type « gain de fonction » ou « évolution directe » afin d’engranger profits sur profits grâce aux vaccins déclinés sur mesure pour correspondre aux nouveaux variants ?

    Le communiqué de presse de Pfizer, qui ne dément pas vraiment les propos de son employé, assure que « Pfizer n’a pas effectué de recherche sur le gain de fonction ou l’évolution dirigée » et que leurs recherches « sont entreprises dès qu’une nouvelle variante préoccupante a été identifiée par les autorités de santé publique » : donc du côté de la caméra cachée comme de la comm’ officielle de Pfizer, il n’y a pas d’ambiguïté, nous n’avons pas affaire aux apprentis sorciers qui font naître de nouveaux variants par appât du gain comme la mise en scène dramatique du Project Veritas laisse supposer.

    Pfizer ne fait qu’exploiter les variants déjà là pour anticiper ses développements futurs par des vaccins, ce qui semble être quelque chose d’assez routinier dans le milieu. Après tout, l’évolution directe est quelque chose de commun en virologie, tout comme l’usage de singes en matière de recherches sur les virus de type SARS-2.

    Si la vidéo est un non évènement sur le plan virologique ou pharmaceutique, pourquoi donc en parler ? Parce que son traitement médiatique chaotique, tout comme les fantasmes qu’elle suscite, en disent long sur la manière autoritaire et discrétionnaire dont s’est imposé le discours unique sur le covid porté par les labos, les médias et les États.

    Cette volonté de contrôler le discours public sanitaire a provoqué une vague de défiance populaire sans précédent, pour le meilleur et pour le pire. Le meilleur s’est retrouvé du côté des défenseurs des libertés publiques atterrés par l’assaut des covidistes contre la liberté de la presse et le pluralisme politique, le pire du côté d’un sentiment des discours complotistes et antivax devenus malheureusement mainstream .

    Imposer un discours unique sur le covid

    Mais reprenons. Quelques heures après la publication de la vidéo du Project Veritas , elle disparaît de Google et n’apparaît plus en recherches sur les réseaux sociaux.

    Dans un premier temps la grande presse ne s’y intéresse pas trop, et c’est finalement parce que la vidéo jouit d’une grande popularité sur Twitter qu’on assiste à quelques articles de fact-checking des jours après sa diffusion.

    Un pseudo-débat se forme pour se demander si l’employé de Pfizer est réellement un employé de Pfizer (sans surprise, oui il travaille bien pour le labo ).

    Ghosting , censure préalable discrète, gaslighting sur les réseaux puis service après-vente de la presse pour rectifier le tir sur la « désinformation covid » et la mettre en conformité avec le discours porté par les labos et les institutions.

    La manœuvre ne date pas d’hier, mais remonte à 2019. En effet, dès le 14 février de cette année, le directeur général de l’OMS déclare au cours de la conférence de Munich sur la sécurité que la lutte n’est pas seulement contre l’épidémie, mais contre « l’infodémie », c’est-à-dire les fake news et la désinformation sur la science. « Notre pire ennemi n’est pas le virus lui-même. Ce sont les rumeurs, les peurs et les marques d’infamie » affirme-t-il en une autre occasion.

    Contre les Fake News

    C’est pour contrer cette « désinformation » que l’OMS va commencer à travailler main dans la main avec les médias et en particulier les réseaux sociaux comme Facebook, Google, Tiktok, Youtube ou encore Tencent et même Wikipédia. À partir de ce moment-là, l’OMS construit une stratégie de communication à échelle mondiale pour s’assurer que tous les messages de santé publique sur le covid aillent « dans le bon sens ».

    Elle fait d’abord en sorte que Google répercute les bonnes informations en haut de sa page de recherches. Ensuite, elle va rechercher le soutien des principaux réseaux sociaux et même de compagnies comme Uber ou Airbnb pour relayer son discours sanitaire. Finalement, elle recrute des influenceurs et des faiseurs d’opinion pour contrôler le contenu des plateformes vidéos et réseaux sociaux.

    C’est peu de temps après qu’on peut voir apparaître sur Facebook les fameux messages attachés à tous les contenus repartagés sur la question du Covid. La société a décidé de faire disparaître les propos et théories « conspirationnistes » dénoncées par les organismes internationaux, c’est-à-dire principalement l’OMS.

    En résumé, l’organisation va s’assurer qu’une grande partie des entreprises de presse et des médias relaient le discours sur le covid proposé par l’OMS et s’attacher à discréditer tout ce qui s’en écarte. En ce sens, la réputation des industries pharmaceutiques qui marchent de concert avec les États et les organismes internationaux se révèlent aussi particulièrement attentifs à leur réputation publique.

    Pas besoin de conspiration pour expliquer cette coordination verticale diffuse et totalisante, véritable bureaucratie parallèle qui va se mettre en place contre la désinformation : toutes les étapes de sa mise en place sont publiques et revendiquées, au nom de la sacro-sainte lutte contre l’infodémie.

    Or ce qui s’écarte du discours officiel n’est pas nécessairement antiscience ou antivax, mais peut tout simplement être critique sur la stratégie adoptée, qui, rappelons-le faisait des confinements, du tracing numérique et de la vaccination à grande échelle avec ségrégation sociale des non-vaccinés pour l’ensemble de la population mondiale.

    Et puis est arrivé Elon Musk , qui rachète Twitter et préfère la liberté d’expression au consensus covid obligatoire. Les Twitter Files , comme par hasard fort peu relayées par une grande presse tout occupée à critiquer le patron de Tesla, ont soulevé un coin du voile des méthodes de harcèlement des institutions comme des labos visant à faire taire les voix politiques mais aussi scientifiques discordantes sur le sujet covid sur Twitter. Il ne s’agissait pas seulement de proposer un seul récit scientifique acceptable mais aussi de faire taire toute critique qui s’écartait du plan média de l’OMS.

    L’OMS sous influence

    Sauf que l’OMS, qui va s’occuper de coordonner la réponse à la crise covid, est loin d’être un organe neutre et indépendant. Son orientation et sa stratégie globale relèvent de choix politiques et sur la question de la gestion covid, elle s’est alignée sur la politique autoritaire de la Chine à partir de février 2020. Pour la première fois dans l’histoire de la lutte contre les épidémies, on va employer des confinements, c’est-à-dire des techniques de contrôle qui relèvent davantage du droit pénal (les résidences surveillées) que des réponses pharmaceutiques classiques.

    Toby Green et Thomas Fazi rappellent dans leur essai The Covid Consensus que, à cette époque, l’Italie subit la première crise sanitaire en dehors de la Chine, poussant les autorités à placer plusieurs municipalités de Lombardie en quarantaine.

    Plus important, l’OMS publie le 24 un rapport cosigné par le Dr Bruce Aylward et le Dr Wannian Liang  du ministère chinois de la Santé sur la crise covid à Wuhan. On y explique que l’origine du virus est clairement zoonotique et surtout on reprend les directives de Xi Jinping sur la nécessité d’éradiquer totalement le virus par tous les moyens possibles.

    C’est cette volonté qui expliquera que le pouvoir politique va d’emblée écarter les solutions classiques limitées dans le temps et à certaines franges de la population de lutte contre la pandémie pour tester de nouvelles techniques, dont des mesures de santé publique « non pharmaceutiques » comme la détection et l’isolation, le traçage des contacts, et des quarantaines de type « cordon sanitaire ». « Les mesures qui ont été employées pour contenir le Covid-19 en Chine sont les seules mesures qui sont actuellement éprouvées pour interrompre ou minimiser les chaînes de transmission entre humains », peut-on lire noir sur blanc dans le rapport, vendant la solution chinoise comme unique et transposable dans toutes les situations possibles.

    En l’espace de quelques semaines, au sein de l’OMS, le paradigme ancien en termes de lutte contre les épidémies est mis à la poubelle et un nouveau consensus s’établit au sein de la communauté scientifique en accord avec les directives d’un des pays les plus autoritaires, antidémocratiques au monde. En quelque sorte, pour résumer, l’acceptation par l’OMS du modèle sanitaire chinois a « nettoyé » son message de toute dimension politique visible pour le rendre manipulable par les technocrates du monde entier.

    Le faux consensus narratif sur le covid

    Le récit covid unique officiel qui va s’imposer va toutefois vite se désagréger. Aujourd’hui, la soi-disant gestion exemplaire chinoise offre au monde entier le spectacle d’un système à la fois carcérale et économiquement suicidaire.

    Il n’y aura pas de Great Reset ou de société post-libérale vantée par des élites sous influence. La feuille de route covid avait des trous, elle a changé en fonction des circonstances et des intérêts particuliers, sa rhétorique technocratique dissimulait (mal) le riant modèle politique chinois sur lequel s’est appuyé l’OMS pour diffuser la bonne parole en matière de lutte contre la pandémie. Son impact catastrophique sur la santé, l’économie, les libertés publiques partout en Occident a incité beaucoup de ses défenseurs à le renier. Une partie même de ses plus fervents défenseurs a fini par exprimer des regrets, à l’image de Delfraissy , qui a cherché à minimiser son rôle dans la catastrophe générale.

    Sur les revirements successifs de la vérité covidienne, prenons l’exemple évoqué par l’employé de Pfizer.

    Dans la vidéo de Project Veritas , il suggère que le virus est sorti d’un laboratoire et n’a pas une origine naturelle. Or le discours officiel sur la question a longtemps considéré cette hypothèse comme relevant du complotisme, interdisant toute discussion sérieuse sur le sujet.

    Il a fallu quelques esprits indépendants, comme Nicolas Wade aux États-Unis, Matt Ridley en Grande-Bretagne ou encore Yves Bourdillon dans les colonnes de Contrepoints pour évoquer cette piste jusqu’alors considérée comme impensable par les gens sérieux.

    Sur le sujet, l’orthodoxie sanitaire a changé et les persécutions médiatiques contre les hérétiques « complotistes » ont cessé. Mais on retrouve le même type de mécanisme autoritaire interdisant tout débat rationnel au sein des populations quand il a été question d’interroger l’efficacité des masques, la pertinence des modèles mathématiques de prédiction (qui se sont révélés faux pour la plupart), la vaccination quasi obligatoire, ses effets secondaires indésirables, la nécessité de construire une immunité naturelle, l’isolement des fractions de population les plus susceptibles d’être victimes du covid, le caractère liberticide de zero covid , l’hospitalocentrisme de la réponse politique française, les traitements préventifs du covid, la pertinence sanitaire des confinements, ou bien entendu la nécessité d’un pass sanitaire et la normalisation de la ségrégation sociale pour raison sanitaire.

    Quelques questions qui dérangent

    Green et Fazi font du récit unique sur le covid l’origine du désastre global que fut la lutte contre la pandémie. Seulement, leurs interrogations – et les réponses qu’ils proposent – sont plus dérangeantes encore. Comment se fait-il que le modèle autoritaire chinois ait été accepté avec autant de facilité par notre classe politique, mais aussi par une fraction non négligeable de la population ?

    Le premier élément de réponse proposé porte sur l’influence croissante de la Chine dans le monde, qui non seulement s’étend mais répond à une politique de compétition et donc d’influence avec les États-Unis.

    En réponse au soft power américain, le gouvernement chinois cherche également à étendre discrètement son emprise. C’est grâce à cette stratégie d’influence que la Chine a réussi à défendre son « capitalisme autoritaire » comme un véhicule distinct du modèle occidental et plus efficace pour moderniser que celui porté par les démocraties libérales.

    Plus inquiétant encore, le modèle chinois a tout pour séduire des élites technocratiques occidentales, qui ont pu retrouver dans le management autoritaire de la crise l’apparence d’efficacité qu’ils recherchent pour leurs propres organisations. Pour Fazi et Green, il faudrait s’inquiéter d’une possible convergence autoritaire entre Chine et Occident sur le sujet, dans laquelle les élites technocratiques se retrouvent pour cornériser au final les institutions traditionnelles du libéralisme politique.

    Le second élément de réponse proposé par Fazi et Green repose sur l’acceptation par les populations de la gouvernance par l’exception permanente. Sur le sujet, pour les deux auteurs la crise covid n’a fait qu’accélérer une tendance de fond. Depuis maintenant plusieurs décennies, la succession de crises, terroriste, économique, sanitaire, militaire normalise l’idée que par souci d’efficacité politique, il convient de s’habituer à la précarité de situation et à l’extension des pouvoirs de l’État, en particulier en matière de surveillance. De facto, cela revient à admettre l’obsolescence de l’État de droit et d’un gouvernement aux pouvoirs limités pour respecter les libertés individuelles.

    Derrière la vidéo du Project Veritas , il n’y a donc pas seulement la communication étrange de Pfizer, le flot de commentaires angoissés qu’elle a suscités et une compagne de communication étonnamment artificielle qui posent problème. C’est un témoignage des effets pervers du retour de la propagande à l’ère informationnelle et du recul généralisé de la culture libérale partout dans le monde.

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      L’inflation, fille du confinement et de la divagation des banques centrales

      Yves Bourdillon · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 28 December, 2022 - 03:30 · 4 minutes

    Elle est revenue. Avec une vengeance.

    L’inflation est remontée à des niveaux inconnus depuis quarante ans un peu partout dans le monde . À plus de 9 % en rythme annuel en juin au Royaume-Uni et aux États-Unis, presque 8 % en Allemagne. En France, elle ne dépasse pas encore 6 %, au plus haut depuis quand même trente-sept ans, mais sa dynamique peut la porter vers 10 % d’ici la fin de l’année.

    Inflation : le rôle marginal de la guerre en Ukraine

    Quelles sont les causes, et donc sans doute les responsabilités de cette vague mondiale amorcée début 2021 mais amplifiée depuis quelques mois ? Une accélération récente qui pointerait l’effet de la guerre en Ukraine. Explication martelée par les relais d’influence du Kremlin fustigeant les sanctions occidentales contre Moscou, mais un peu courte. Si la fermeture des ports ukrainiens a contribué à une flambée record des prix du blé, une pénurie de tournesol, ou des tensions sur les engrais, cela n’a pas eu d’effets sur les marchés des autres produits, où Kiev pèse peu.

    La décision européenne de boycotter à terme les hydrocarbures russes a, certes, attisé la tension sur leurs prix, mais il faut noter que celui du gaz russe avait déjà été multiplié par trois (!) six mois avant l’invasion. Quant au baril de pétrole, malgré des pics à 130 dollars, son prix moyen sur la période février-juin est supérieure d’à peine 15 % aux 91 dollars de janvier. Le monde a connu déjà de nombreux épisodes de flambée équivalente, avec notamment le record de 145 dollars le baril de juillet 2008 sans que cela ne provoque d’inflation généralisée (1 %, cette année-là).

    La catastrophe du lockdown

    Beaucoup plus convaincante est l’explication selon laquelle cette vague d’inflation est née des confinements pour cause de covid. Ces derniers ont paralysé bien des usines et perturbé les chaînes d’approvisionnement depuis deux ans partout dans le monde.

    Vous ne pouvez pas mettre sous cloche pendant des mois une grande partie de l’humanité (juste un exemple : le chômage a augmenté en 2020 dans TOUS les pays du monde sauf au Suriname…) sans créer des goulots d’étranglement spectaculaires sur la production et la distribution de nombreux biens et services, avec effets de réactions en chaine. Surtout dans une mondialisation où on travaille en flux tendu, procédés juste à temps et zéro stock… Des semi-conducteurs aux emballages, en passant par automobiles, bois, aluminium, acier, fret maritime, le catalogue des pénuries et courses frénétiques à l’approvisionnement est spectaculaire.

    En outre, la levée des mesures covid s’est accompagnée d’un vif regain de la demande, logique après 18 mois à vivre sous restrictions. Que les industriels ne pouvaient se permettre de ne pas satisfaire… quitte à payer le prix fort les produits semi finis et matières premières dont ils avaient besoin. Prix fort répercuté, évidemment sur ceux au détail. Selon les analystes, tous ces effets mettront des mois, et peut-être jusqu’à deux ans à être résorbés.

    Les confinements ont aussi, via par exemple le dédommagement du chômage technique et l’effondrement des recettes de TVA, fait exploser les déficits publics , source d’inflation bien connue depuis l’Allemagne de Weimar en 1922. Le « quoiqu’il en coûte » a ainsi fait monter la dette publique française de 16 % du PIB, « performance » sans équivalent par temps de paix.

    Inflation : quand les banques centrales jouent aux apprentis sorciers

    Deuxième facteur, longtemps invisible.

    Pour éviter une récession après la crise de 2008, les banques centrales, notamment occidentales, se sont livrées à une création monétaire massive sous le vocable de quantitative easing , « politique non conventionnelle », etc. La planète est depuis lors inondée d’argent et de crédits à taux très bas, voire nuls, au demeurant une spectaculaire spoliation des épargnants.

    Par exemple, le bilan de la Fed a été multiplié par… dix depuis 2007 et par deux depuis 2019. Autrement dit, la banque centrale américaine a créé dix fois plus d’argent au cours des quinze dernières années que durant toute son existence, débutée en 1913. La Banque centrale européenne n’a pas été en reste. Une masse de liquidités devant forcément se placer quelque part et donc susceptible de faire flamber les prix au moindre goulot d’étranglement.

    L’inflation nous présente donc aujourd’hui la facture (puisqu’une hausse des prix de 10 % est tout simplement l’amputation d’un dixième du pouvoir d’achat de ceux des ménages, essentiellement salariés, qui sont dans l’impossibilité d’augmenter leur propre tarif) du confinement et des divagations des banques centrales. Deux politiques peu discutées, dans l’ensemble, mais aux résultats même pas si probants que cela. L’extravagance monétaire a, certes, financé 14 ans de création de biens et services, d’embauche et d’investissements, mais a aussi provoqué des bulles immobilières, pas de chance pour les primo-accédents, et boursières qui se promènent désormais au-dessus d’un champ de cactus.

    Quant au lockdown , pas de chance , sur les quarante pays au monde affichant la plus forte létalité covid en proportion de leur population, 38 l’ont appliqué…

    Article publié initialement le 26 juillet 2022

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      La politique zéro-covid essouffle l’économie chinoise

      Élodie Messéant · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Sunday, 18 December, 2022 - 04:15 · 4 minutes

    Un article de l’IREF Europe

    L’intervention des secours aurait été retardée par un trop grand nombre de véhicules immobilisés à cause du confinement et qui bloquaient le passage. À Shanghaï, le recueillement s’est rapidement transformé en manifestation. « Xi Jinping, démission ! », « À bas le Parti communiste ! », « Non aux tests covid, oui à la liberté ! ».

    Des centaines de jeunes ont scandé des slogans contre le pouvoir, avant que les révoltes ne se propagent dans le pays entier. Il s’agit du premier mouvement d’une telle envergure depuis des décennies, même si les manifestations locales sont légion.

    L’illusion de la politique zéro-covid

    Depuis 2020, le pays connaît des confinements massifs dès l’apparition du moindre cas covid, des restrictions de circulation ainsi qu’une quasi-fermeture des frontières. Cette politique du zéro-covid a deux conséquences majeures.

    Sur le plan politique, elle révèle la dangerosité d’une rhétorique poussée à son extrême, quand l’aspiration à une société du risque zéro devient un prétexte pour contrôler la population et réprimer les opposants politiques.

    Sur le plan économique, la croissance chinoise est pour la première fois depuis 30 ans inférieure à celle du reste de l’Asie émergente : 3,3 % en 2022 selon la Banque asiatique de développement, contre 5,3 % dans les autres pays. La production industrielle a baissé de 2,9 % – avec une chute drastique de 11,1 % des ventes au détail. Selon une étude du NBER les subventions du gouvernement semblent d’ailleurs avoir un impact négatif sur la productivité des entreprises. Tensions financières, économie en berne : pour le FMI , il n’y a pas d’autre choix que d’assouplir la politique zéro-covid.

    Les confinements prolongés ont entraîné une détérioration de l’activité économique, avec une baisse des ventes au détail et de la production industrielle ( Statista )

    Outre la perte d’attractivité pour les investisseurs – déjà échaudés par le durcissement réglementaire à l’égard des géants de la tech -, la réorganisation des chaînes d’approvisionnement des entreprises étrangères et la chute de l’industrie, une grave crise immobilière frappe le pays.

    Certes, le marché de l’immobilier était déjà en crise, mais la politique zéro-covid a aggravé la situation. Les confinements à répétition ont fait chuter les ventes de telle sorte que les promoteurs se retrouvent ensevelis sous les dettes. Conséquence : des résidences parfois neuves sont démolies faute de trouver des acheteurs. Les dégâts sont d’autant plus grands que l’immobilier joue un rôle considérable dans l’économie chinoise – près de 29 % du PIB. Par ailleurs, l’immobilier constitue une part conséquente de la valeur nette des ménages chinois ( 45 % en 2019). Le gouvernement a tenté de réagir avec des mesures destinées à relancer le secteur , mais les ventes ont baissé de façon encore plus spectaculaire en avril 2022.

    L’instabilité de la situation économique et la hausse des prix de l’immobilier ont fait chuter la demande ( Reuters )

    Vers un effondrement du régime ?

    Pour le président Xi Jinping la priorité n’est pas tant la croissance que l’unité du Parti communiste chinois. Alors qu’il brigue un troisième mandat , son étau se resserre sur le Parti communiste. Mais la recherche de la sécurité et de la stabilité du régime, au détriment des libertés, risque de lui coûter cher. C’est probablement pour cette raison qu’il a récemment assoupli les restrictions sans pour autant remettre en cause la politique zéro-covid.

    Problème : ces mesures de façade n’apportent aucun changement substantiel. L’économie stagne et la corruption endémique dont souffre le pays ne semble pas près d’être endiguée. Sous le contrôle étroit des apparatchiks , les entreprises soutenues par le Parti bénéficient de nombreux avantages. Beaucoup d’hommes d’affaires entretiennent des relations étroites avec les bureaucrates du Parti, dont l’objectif est de stimuler la croissance à tout prix. Xi Jinping a lancé, il est vrai, des campagnes anti-corruption qui ont permis, entre autres, l’arrestation de l’ancien ministre des Chemins de fer. Mais ces campagnes sont parfois détournées pour purger le régime d’opposants potentiels.

    Faut-il alors craindre un effondrement du régime ? À court terme, cela semble peu plausible eu égard au pouvoir de contrôle et de surveillance de Beijing. D’autant plus que le Parti semble s’unir derrière l’idée d’une Chine en compétition avec le reste du monde. À plus long terme, le gouvernement doit affronter d’autres problèmes structurels majeurs, à commencer par le vieillissement démographique qui pèse sur la dette publique, le marché de l’emploi, les systèmes de retraite et la croissance économique en général. Sans des réformes profondes, on peut penser que les politiques d’assouplissement ne suffiront pas à contenir une opposition grandissante.

    Sur le web

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      On a le droit de critiquer les confinements maintenant ?

      Claire Libercourt · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 8 December, 2022 - 03:50 · 3 minutes

    Depuis que les Chinois se révoltent contre trois années de politique autoritaire anti-covid, les admirateurs béats du modèle de gestion de crise de Pékin se font beaucoup plus discrets en France.

    Ça y est, face à la pression populaire, les autorités chinoises ont décidé d’assouplir un peu la politique zéro covid . Un peu seulement, parce que la surveillance policière et numérique s’est étendue et la traque des dissidents et autres révoltés risque fort de s’intensifier.

    La Chine de Xi Jinping est une dictature impitoyable, et comme l’a souligné Frédéric Mas, son élite dirigeante craint par-dessus tout finir comme le personnel de la défunte URSS, à faire de la pub pour des pizzas après avoir brassé des millions.

    Merci Xi pour la libération de la parole en France

    Sans surprise, partout en Occident, les éditocrates ont salué le courage des réfractaires aux mesures absurdement liberticides du pouvoir chinois. Seulement, hier ce sont les mêmes qui conspuaient les manifestations contre les confinements en les confondant systématiquement avec les minorités d’antivax et de complotistes.

    Par déférence envers l’État, ses courtisans et sa bureaucratie sanitaire, la classe médiatique a considéré comme raisonnable les pires mesures en matière de politique publique, réglant son pas en matière de contrôle social et de parano hygiéniste sur la plus grande dictature du monde. Se sont succédés sur les plateaux les pires khmers blancs, tressant des couronnes de lauriers pour la gestion de crise de l’administration chinoise et ses mesures d’enfermement systématiques.

    Pire, ce sont les pays autrefois les plus libéraux qui se sont lancés dans les politiques sécuritaires les plus folles, comme en Australie ou en Nouvelle-Zélande .

    À croire que la planification, parce qu’elle était sanitaire, échappait aux critiques dévastatrices de la planification centrale opérée par Friedrich Hayek !

    La Chine, modèle de gestion de la crise covid

    Pourquoi ces mesures aussi nocives, contre-productives et dignes de la pire dictature du monde ont-elles été accepté avec autant de naturel dans des pays à la culture (moyennement pour la France) libérale normalement constituée ?

    Parce que ses tenants parlaient la langue doucereuse et faussement apolitique de la technocratie. La fausse neutralité du bavardage technocratique, qu’on retrouve au sein de tous les États bureaucratiques, prétend dépasser les conflits et les arbitrages politiques entre groupes d’intérêt au nom de leur domaine d’expertise.

    Au nom de la Science, de l’administration rationnelle des personnes et des objets, du faux pragmatisme technicien se sont imposées les solutions du pire des régimes possible. Il est temps de retrouver des solutions libérales aux problèmes qui se posent au sein de l’ordre politique et social libéral au lieu d’aller piller les solutions des despotes et des tyrans de la planète.

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      Covid-19 : les biais cognitifs qui nous ont conduit à l’affaissement des libertés

      Contrepoints · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 30 November, 2022 - 04:00 · 20 minutes

    La crise du covid a amené des restrictions des libertés.

    La question qui se pose est de savoir pourquoi celles-ci ont été soutenues par une partie non négligeable de la population. Contrepoints s’est entretenu avec Samuel Fitoussi qui a étudié l’économie à Cambridge et à HEC.

    Contrepoints : Irresponsables par nature : vous revenez sur la séquence ahurissante des auto-attestations, dont les plus fervents défenseurs posaient la bêtise des Français comme un fait établi. Là aussi, la croyance des bureaucrates a donc conditionné la réponse autoritaire des pouvoirs publics ?

    Samuel Fitoussi : Pendant la pandémie , les défenseurs les plus fervents des restrictions ont semblé se ranger à l’idée de l’existence d’un tempérament français.

    Défini selon eux par l’indiscipline et la connerie (« les Français sont des cons »), il a justifié toutes formes de contraintes et permis de déconsidérer les comparaisons avec la gestion de pays voisins. Combien de mesures peu reprises à l’étranger ont été défendues au motif que les Français forment un peuple irresponsable que l’on doit gouverner d’une main de fer et qu’il faut contraindre plutôt que raisonner ? La France a par exemple été un des seuls pays d’Europe (avec l’Italie et la Grèce) à mettre en place un système d’auto-attestation , bureaucratisant ainsi la sortie à la boulangerie et le retour du bureau après 18 heures.

    Le dispositif fut peu remis en cause (l’attestation représentant selon certains le seul moyen de faire comprendre aux Français le sérieux de la situation) alors qu’autour de nous la plupart des pays s’en passait. De même, l’interdiction des balades en forêt, les fermetures des parcs et le concept de plages dynamiques (l’interdiction de s’asseoir sur le sable) furent défendus au nom de la crainte « d’abus », les Français étant jugés indignes de confiance.

    On peut aussi citer l’obligation du port du masque dans la rue, qui de l’aveu du gouvernement, servait avant tout à éviter que certains citoyens oublient de le remettre en entrant dans un lieu clos ou une rue bondée et à envoyer un signal rappelant l’importance des gestes barrières. En France, on continua longtemps après avoir eu la certitude scientifique de l’inutilité du masque en extérieur à l’imposer dans la rue au moindre rebond épidémique : il était encore obligatoire à Paris en décembre 2021 et janvier 2022.

    Mais existe-t-il vraiment un tempérament national ? Cela ne signifierait-il pas que certains traits de caractères se retrouveraient chez tous les Français mais que pris au hasard, un Français aurait plus de chance d’exhiber certains traits qu’un Espagnol, un Anglais ou un Américain ? Dans une étude publiée dans la revue Science en 2005, 65 chercheurs de toutes nationalités se sont penchés sur la question. 3989 volontaires issus de 49 cultures devaient évaluer en fonction de 30 critères la personnalité type correspondant au caractère national de leur pays.

    Les critères correspondaient à ceux utilisés par le test NEO PI-R, questionnaire de personnalité standardisé dont les scientifiques avaient obtenu les scores de 11 479 participants issus de ces mêmes 49 cultures. En comparant la personnalité moyenne réelle d’une nation avec la personnalité moyenne attribuée à cette nation par ses propres citoyens, les chercheurs aboutissent à une conclusion surprenante : il n’existe aucune corrélation entre l’idée que se font les citoyens de leur tempérament et la réalité.

    Conclusion des chercheurs : « Les perceptions du caractère national apparaissent comme des stéréotypes infondés dont la fonction est peut-être de préserver un sentiment d’identité nationale. »

    Si l’irresponsabilité des Français n’est pas inscrite dans leur patrimoine génétique, il est possible que la croyance qu’elle l’est mène à une infantilisation qui en retour crée un environnement sociétal où tout ce qui n’est pas explicitement interdit (ou strictement empêché) semble autorisé (ou toléré).

    Dans un monde où ils n’auraient jamais connu le concept d’attestation, les Français auraient sans doute respecté un confinement à l’anglaise autant que les Anglais. Après avoir été habitués aux attestations, ils les auraient peut-être moins respectées. Autrement dit : la croyance que les Français sont cons rend les Français cons.

    De cette croyance a découlé une différence majeure entre la philosophie des restrictions en France (et souvent dans les pays latins) et au Royaume-Uni (et souvent dans les pays du nord de l’Europe ). Tandis que les premiers ont souvent supprimé les libertés dont les citoyens auraient pu faire mauvais usage, les seconds se sont souvent contenté d’interdire les mauvais usages.

    À l’hiver 2020/2021, parce que nous savions que le virus se transmettait peu à l’extérieur mais beaucoup à l’intérieur, les gouvernements français et britannique ont voulu réduire le nombre de rassemblements en lieu clos. Les Anglais ont pour cela interdit les rassemblements en lieu clos tandis que les Français ont mis en place un couvre-feu pour que nous ne puissions plus sortir dans la rue, sortie qui aurait pu nous permettre de nous rendre dans des lieux clos.

    Il est d’ailleurs possible que la méthode française ait été contreproductive.

    Sans couvre-feu, une partie de ceux qui, au mépris des règles, se regroupaient en intérieur se serait sans doute retrouvée dans des parcs, sur les berges de la Seine ou dans la rue où le risque de contamination était jusqu’à dix fois inférieur. Même en imaginant que le nombre total d’interactions ait été inférieur en France à celui des pays sans couvre-feu, il est possible que cela ait été plus que compensé par un ratio interactions intérieures/extérieures plus élevé. Dans le même esprit, une réouverture des terrasses (fermées du 30 octobre 2021 au 19 mai 2021) quelques semaines plus tôt (notamment dès le retour des températures printanières) aurait peut-être provoqué une substitution intérieur/extérieur suffisamment significative pour qu’elle ait un effet positif sur la dynamique épidémique.

    Du 16 février au 19 mai, les restaurants étaient ouverts en Espagne, fermés en France et c’est pourtant nous qui comptions chaque jour de toute la période le plus de cas et de décès quotidiens. Beaucoup de facteurs ont pu jouer mais il n’est pas impossible que la différence s’explique en partie par le fait que les Espagnols se regroupaient moins dans la sphère privée (et donc moins en lieu clos) que nous. En tout cas, on peut s’étonner que de telles mesures (couvre-feu, fermeture des terrasses) aient été mises en place et reconduites si longtemps sans certitudes sur leur efficacité.

    Certains, au pire moment de la crise, ont affirmé que la « liberté n’était pas celle de contaminer autrui » pour approuver les restrictions les plus radicales.
    En quoi leur raisonnement était-il faussé ?

    « La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres ».

    L’idée formulée pour la première fois par le philosophe britannique John Stuart Mill au XIX e siècle, a été brandie pour justifier toutes sortes de restrictions de liberté. La formule est pourtant fausse et porteuse de projets de société totalitaires. D’abord, on peut toujours la renverser : est-ce ma liberté de sortir sans masque qui doit s’arrêter là où commence celle de mon voisin à ne pas risquer la contamination ? Ou est-ce sa liberté de ne pas risquer la contamination qui doit s’arrêter là où commence la mienne de sortir sans masque ?

    Ensuite, vivre dans une société libre implique de pouvoir faire courir un certain niveau de risque aux autres. Appliquée rigoureusement, la formule légitimerait la mise en place d’un passe sanitaire de vaccination contre la grippe, l’abolition des voitures manuelles (les accidents y sont plus fréquents qu’en automatique), l’interdiction des cigarettes (votre liberté de fumer s’arrête là où commence ma liberté de ne pas financer vos soins en cancérologie). Elle pourrait aussi justifier l’interdiction du voile (votre liberté de le porter crée une pression sociale qui nuit à ma liberté de ne pas le porter) et des avions (votre liberté de voyager nuit à ma liberté d’habiter une planète décarbonée).

    On peut imaginer que les adeptes de cette formule confondent condition suffisante et condition nécessaire.

    Un gain de liberté pour certains est une condition nécessaire mais pas suffisante à la restriction d’une liberté pour d’autres. Pour qu’une restriction soit légitime, il faut aussi que la somme des libertés obtenues grâce à celle-ci soit supérieure à la somme des libertés supprimées. On en arrive donc à la question de la proportionnalité dont on a trop eu tendance à s’affranchir pendant la crise.

    Vous expliquez que l’extension des normes bureaucratiques amenuisaient le capital social des institutions libérales. Pouvez-vous développer ?

    Dans un papier publié en 2014, les économistes Mathew Jackson et Daren Acemoglu montrent qu’une loi contraire aux normes sociales peut se révéler contreproductive.

    Elle sera peu respectée, transformera des citoyens modèles en « délinquants » et modifiera le rapport de la population à l’autorité, alimentant une culture de la défiance.

    Jackson prend l’exemple de lois restreignant strictement la liberté des entreprises à recruter des sans-papiers :

    « Les patrons qui continuaient à embaucher des sans-papiers, puisqu’ils devenaient des hors- la-loi, avaient tendance à cesser de respecter d’autres règles plus importantes comme celles de sécurité sur les chantiers ».

    Pendant la pandémie, de nombreuses restrictions sont restées en place alors qu’elles n’étaient plus respectées. La plupart des jeunes ont par exemple fini par systématiquement contourner le couvre-feu. La loi n’étant plus de leur côté, il devenait moins intimidant pour eux de briser d’autres règles (isolement systématique lorsque cas contact, pas de soirées…).

    Pire : puisque les interdits s’additionnaient, beaucoup de citoyens sont passés d’une attitude de coopération à une posture de défiance, les restrictions étant devenues des obstacles à contourner plutôt que des règles à respecter par responsabilité citoyenne. Conclusion : la suppression de certaines restrictions aurait peut-être permis de mieux lutter contre l’épidémie.

    On pense à la formule de Montesquieu : « Les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires ».

    Jackson et Acemoglu discutent aussi d’un autre mécanisme : si trop de gens enfreignent la loi, la criminalité n’est plus stigmatisée socialement et le regard des autres n’a plus d’effet dissuasif. En mars 2020, les injonctions morales à rester chez soi furent effectivement un facteur de respect du confinement au moins aussi puissant que la peur des 135 euros d’amende. Dix-huit mois plus tard, la sévérité des restrictions ayant conduit la plupart des Français à enfreindre la loi, il restait peu de donneurs de leçons.

    Vous analysez les erreurs commises au moment de la crise sanitaire sous le prisme des biais cognitifs. Vous discutez notamment de la théorie de l’inoculation, qui aurait pu immuniser une partie de la population contre l’analyse critique des mesures sanitaires.

    Emprisonnés par la Corée du Nord après la guerre de Corée dans les années 1950, plusieurs soldats américains renient leur pays et les valeurs occidentales. Devant cet échec, le gouvernement américain souhaite prendre des mesures pour qu’à l’avenir, l’ennemi ne réussisse plus à laver le cerveau de captifs.

    Le psychologue William McGuire argue que munir les soldats d’arguments solides n’est pas la solution la plus efficace : le mieux est de les exposer à des arguments anti-américains facilement réfutables. Il utilise une analogie médicale. Pour se protéger d’un virus, il existe une stratégie dite « de soutien », consistant à renforcer notre organisme (vitamines, sport…) mais aussi une stratégie dite « d’immunisation », consistant à nous exposer à une version affaiblie du pathogène pour stimuler nos défenses. Dans le cadre d’idées ou d’attitudes, la stratégie d’immunisation correspond à l’exposition à des contre-arguments mauvais.

    En 1961, McGuire évalue par exemple la solidité de la croyance selon laquelle il convient de faire une radio pulmonaire chaque année. Dans un premier temps, il explique brièvement à des volontaires les mérites de cette radio annuelle. Ensuite, il divise les participants en deux groupes. Il fournit aux premiers des arguments solides en faveur de la radio annuelle (stratégie de soutien), tandis qu’il expose les seconds à des contre-arguments contenant des erreurs de logique flagrantes (stratégie d’immunisation).

    Enfin, il soumet chaque participant à une discussion avec un contradicteur qui tente, via des arguments solides, de contester l’utilité d’une radio pulmonaire annuelle. Résultat : les participants du groupe « immunisé » étaient beaucoup moins enclins à revenir sur leur position que ceux du premier groupe, même lorsque les contre-arguments employés par le contradicteur n’avaient aucun rapport avec ceux auxquels ils avaient été exposés. Ces participants avaient été immunisés contre le changement d’avis.

    Dès le début de la campagne sanitaire, les défenseurs de mesures sanitaires en rapport avec le vaccin (passe sanitaire, passe vaccinal, politique des doses de rappels…) ont dû répondre à des arguments attaquant les mesures au nom de la prétendue inefficacité ou nocivité du vaccin. La vaccination et Bill Gates, la vaccination et la 5G, la vaccination et Big Pharma, la vaccination et le bras aimanté, le vaccin inefficace car la majorité des décédés sont vaccinés (réfutable — les vaccinés sont plus nombreux dans la population), le vaccin inefficace car nous atteignons des records de cas quotidien malgré 92 % d’adultes vaccinés (réfutable — le vaccin limite la probabilité de formes graves), etc.

    Confrontés à des mauvais arguments, ils se sont vu renforcés dans leurs croyances et ont développé le réflexe de balayer les objections sans réellement les examiner. Puisque l’irrationalité est présente chez mes contradicteurs elle ne peut être présente chez moi ; toute mesure à laquelle on oppose des arguments irrationnels ne peut être que rationnelle.

    Immunisés contre l’analyse critique des mesures sanitaires, beaucoup d’opposants aux antivaccins ont été vaccinés contre le doute. Conséquence : la force avec laquelle ils ont soutenu le passe n’a été nullement influencée par l’évolution du contexte (incapacité du vaccin à couper la transmission, réduction du réservoir de non-vaccinés, augmentation du taux d’immunisés par l’infection parmi les non-vaccinés, inclusion de la troisième dose dans le passe…) ou par les modalités de son application (gratuité ou non des tests PCR, applicabilité à partir de 12, 16 ou 18 ans…). Tout a fonctionné comme s’il avait existé une stricte équivalence entre l’adhésion au vaccin et l’adhésion à toute mesure visant à augmenter le taux de vaccination.

    Le phénomène a sans doute été amplifié par la division artificielle du débat public entre d’un côté le camp des « obscurantistes antitout » et de l’autre les garants de l’héritage de Pasteur, soucieux de la vie d’autrui et donc défenseurs de l’action du gouvernement. Cette division entretenue de manière un peu trop habile par l’exécutif a participé à l’impossibilité d’une analyse rationnelle des mesures.

    Dès lors qu’elle est apparue dans les esprits, elle a biaisé le débat d’idées : une mécanique d’auto-identification à un groupe s’est mise en place, l’adhésion à certaines idées est devenue une façon d’affermir son estime de soi et l’énonciation de convictions politiques une façon de se positionner socialement. La rationalité — c’est-à-dire l’analyse de mesures pour elles-mêmes — a disparu progressivement.

    Vous écrivez que le cerveau est incapable d’appréhender les distributions exponentielles. En quoi cela a-t-il pu nous pousser à surestimer le risque que posait le covid chez les enfants ?

    Tout en reconnaissant que le risque du Covid-19 augmente avec l’âge, nous estimons que le différentiel de gravité entre le Covid-19 et les autres maladies reste constant avec l’âge. Si le Covid-19 est en moyenne plus mortel que la grippe, nous en concluons que pour les enfants il est plus néfaste que la grippe. L’erreur de raisonnement : nous nous représentons une augmentation linéaire du risque du Covid-19 avec l’âge plutôt qu’une augmentation exponentielle.

    Imaginez que sur un jeu d’échecs on place un grain de riz sur la première case, deux sur la deuxième, trois sur la troisième et ainsi de suite pour arriver à 64 grains de riz sur la 64ème et dernière case.

    Deux constats :

    1. La dernière case reçoit 64 fois plus de grains de riz que la première.
    2. La moitié des cases reçoit un nombre de grains de riz inférieur à la moyenne.

    C’est ainsi que nous nous représentons l’augmentation du risque Covid-19 avec l’âge.

    Imaginez maintenant que sur un deuxième jeu on place un grain de riz sur la première case, deux sur la deuxième, quatre sur la troisième, puis huit, seize et ainsi de suite, doublant à chaque fois la somme pour arriver à deux puissance 63 grains de riz sur la dernière case.

    Deux constats :

    1. La dernière case reçoit 9 000 000 000 000 000 000 fois plus de grains de riz que la première.
    2. 57 cases, soit 90 % des cases, reçoivent un nombre de grains de riz inférieur à la moyenne.

    C’est ainsi que nous aurions dû nous représenter l’augmentation du risque Covid-19 avec l’âge.

    En mars 2021, un papier publié dans Nature (Bauer, Brugger et König) démontre que 98,3 % des décès en Europe et aux États-Unis concernent les personnes de plus de 40 ans et que le taux de mortalité du Covid-19 augmente exponentiellement. Constat que les données de mortalité françaises semblent confirmer puisqu’au 1er janvier 2021, les plus de 80 ans (6,3 % de la population) représentaient 74,9 % des décès tandis que les plus de 90 ans (1,4 % de la population) en représentaient 32 %.

    On peut énoncer deux répercussions statistiques contre-intuitives de cette augmentation exponentielle du risque avec l’âge.

    1. Le taux de mortalité en cas d’infection au covid est pour la très grande majorité de la population inférieur au taux de mortalité moyen du covid.
    2. Le covid peut être en moyenne bien plus létal que la grippe tout en étant moins létal que celle-ci pour plus de 50 % de la population.

    Ce n’est donc pas parce que le covid posait un problème d’ordre collectif plus grave que la grippe qu’il était pour les enfants plus dangereux que la grippe — raisonnement théorique confirmé par les données.

    Le 19 mai 2022, un rapport de Santé Publique France indiquait que l’on recensait en tout (en 26 mois de pandémie) 31 cas de décès de mineurs potentiellement imputables au covid ; seuls cinq de ces enfants ne présentaient pas de « comorbidités sévères ». À titre de comparaison, 90 enfants meurent chaque année de diverses maladies infectieuses et parasitaires (grippes, gastroentérites, bronchiolites…).

    Au Royaume-Uni, un rapport de l’Office National des Statistiques (ONS) datant du 23 mai 2022 démontre qu’entre mars 2020 et avril 2022, on a compté 45 décès liés au covid chez les moins de 14 ans contre 56 liés à la grippe et à la pneumonie.

    Tout ceci ne signifie évidemment pas que le covid ne posait aucun danger pour les enfants mais qu’il posait un danger d’ordre de grandeur comparable à celui de maladies que l’on avait toujours tolérées.

    Par conséquent, les mesures à l’école (masques obligatoires en cours pendant deux ans dès l’âge de 6 ans, interdiction du brassage interclasse, fermetures régulières des classes dès la détection d’un cas…) servaient avant tout à protéger indirectement les adultes et non à protéger les enfants comme on a pu vouloir se le faire croire (pour se donner bonne conscience ?).

    Vous pensez que d’une certaine manière, plus les sacrifices exigés étaient douloureux, plus nous avons pu avoir tendance à les juger légitime. Avons-nous cherché à rationaliser coûte que coûte les efforts auxquels nous avons consentis ?

    Sous certaines conditions, le cerveau humain a tendance à rationaliser même ce qui relève de l’irrationnel et il n’est donc parfois pas facile de nous rendre compte que nous nous enfonçons dans l’erreur .

    Je cite notamment l’expérience suivante.

    En 1959, deux psychologues américains (Mills et Aronson) organisent, dans le cadre d’une expérience, une conférence sur « la psychologie des rapports sexuels » à laquelle s’inscrivent 63 étudiantes (qui ne savent pas qu’elles deviennent un sujet d’étude).

    Celles-ci sont divisées en trois groupes.

    Pour 21 d’entre elles, la participation à la conférence est conditionnée à l’accomplissement d’un rite initiatique « très embarrassant » (la lecture devant une foule de spectateurs de courts extraits érotiques).

    Pour les 21 suivantes, la participation est conditionnée à un rite « moyennement embarrassant » (la lecture de mots liés à la sexualité).

    Les 21 dernières échappent à toute forme d’épreuve d’admission. Toutes obtempèrent et finissent par assister à la discussion.

    Le jour J, les trois oratrices (complices des expérimentateurs) rendent la conférence ennuyeuse : elles discutent des caractéristiques sexuelles secondaires d’animaux incongrus.

    À la sortie, les étudiantes doivent noter l’événement :

    • Score moyen attribué par les étudiantes qui avaient été soumises au rite initiatique « très embarrassant » : 14,46/20.
    • Score des étudiantes soumises au rite « moyennement embarrassant » : 12,1/20.
    • Score des participantes librement admises : 11,8/20.

    Pourquoi ? Parce que pour les étudiantes du premier groupe, la fadeur de la discussion crée une dissonance cognitive, la valeur de l’évènement ne correspondant aucunement aux efforts fournis pour y participer.

    Pour la résoudre et ne pas perdre la face vis-à-vis d’elles-mêmes, elles développent une stratégie inconsciente consistant à surévaluer son intérêt. Les étudiantes des deux autres groupes sont moins sujettes à ce biais : moins l’admission est éprouvante (moins son coût est élevé), moins il y a besoin de « surnoter » l’événement (se persuader d’en avoir tiré un bénéfice élevé) pour lui rétablir une balance coût-bénéfice neutre.

    « L’homme, écrit Aronson, n’est pas un animal rationnel, c’est un animal rationalisant qui tente de paraître rationnel à la fois aux yeux des autres et vis-à-vis de lui-même ».

    La mère qui pendant près de deux ans voit son enfant contraint de porter le masque huit heures par jour a besoin de rationaliser cette obligation. Commence alors une stratégie inconsciente de surestimation des bénéfices du masque (efficacité dans la limitation de la circulation virale en classe, danger du covid long pour son enfant) et/ou de sous-estimation de ses coûts (les enfants s’adaptent).

    De même, après plusieurs mois sous couvre-feu, envisager l’idée que la situation sanitaire aurait été peu ou prou la même avec un couvre-feu à minuit plutôt qu’à 18 heures est impossible puisque cette conviction créerait une dissonance cognitive : tout ça pour rien ?

    C’est en partie parce que les efforts demandés (et fournis) pendant deux ans étaient conséquents que nous considérons qu’ils étaient nécessaires.

    Nietzsche défendait cette idée à sa manière :

    « La conclusion tirée par tous les imbéciles est qu’il doit bien y avoir quelque chose de vrai dans une cause pour laquelle on accepte de mourir. […] Cette conclusion a constitué un obstacle considérable à l’examen, à l’esprit d’examen et de prudence. »

    On pourrait aujourd’hui reformuler :

    « Il doit bien y avoir quelque chose de vrai dans une cause pour laquelle on a obligé des enfants de six ans à porter le masque dans la cour de récréation, pour laquelle on a interdit à six millions de citoyens de prendre le train ou de boire un café, et au nom de laquelle on a accepté pendant huit mois de ne plus avoir le droit de sortir de chez soi après 19 heures. »

    Retrouvez la note de l’Institut Sapiens ici

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      Changer de vie fait rêver, mais après? - DOSSIER

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 16 July, 2022 - 13:00 · 5 minutes

    Mais une fois que cette décision est prise, une fois que l’on s’est installé dans cette nouvelle vie, qu’en est-il? Fait-elle toujours rêver? Mais une fois que cette décision est prise, une fois que l’on s’est installé dans cette nouvelle vie, qu’en est-il? Fait-elle toujours rêver?

    CHANGER DE VIE - Envoyer sa lettre de démission, prendre ses cliques et ses claques, et partir. Tout quitter pour changer de vie : une décision qui fait rêver beaucoup de monde, notamment depuis la crise sanitaire et les confinements que nous avons traversés.

    En 2018, huit Français sur dix en rêvaient déjà, selon une étude réalisée par YouGov . Et depuis le début de la pandémie de Covid, le nombre de témoignages de déménagements de grandes villes vers les régions, de reconversions professionnelles, ou de changements complets de rythmes de vie se multiplie.

    Mais une fois que cette décision est prise, une fois que l’on s’est installé dans cette nouvelle vie, qu’en est-il? Fait-elle toujours rêver? Quelles sont les difficultés auxquelles on peut être confrontés et qu’on n’avait pas forcément anticipées? Peut-on regretter ce choix?

    Voici quelques éléments de réponse, dans un dossier que Le HuffPost consacre à l’après-changement de vie .

    • Se refaire des amis, l’ultime défi pour réussir son changement de vie

    À 20 ans, Manon a quitté sa ville de toujours, Lille, pour s’installer sur la côte basque, à Biarritz. “Je suis franco-italienne et l’envie de soleil de mon père m’avait martelé le cerveau. J’avais fini mes études et avant même de trouver un job, je me suis posé la question: où ai-je envie de vivre?”.

    Un changement d’environnement radical, mais qui peut être difficile une fois sur place. “J’ai tout quitté. Mes potes étaient dans le Nord ou en région parisienne, je n’avais jamais été à Biarritz, je ne connaissais rien ni personne”, se rappelle Manon, qui a aujourd’hui 28 ans. Angle mort des changements de vie, la question des liens sociaux est en effet essentielle pour l’intégration dans un nouvel endroit.

    Comme Manon, Muriel, 45 ans, et Émile, 38 ans, ont raconté ces dernières années au HuffPost leur changement de vie, ayant respectivement quitté Paris pour Nantes et la baie du mont Saint-Michel. Tous trois répondent aujourd’hui à la question: est-ce facile de se refaire des amis après un changement de vie, et comment s’y prendre? Une interrogation qui traverse bien des Français, alors que la pandémie de Coronavirus a provoqué de nombreux changements de vie.

    ➡️ Lire l’article sur cette difficulté du changement de vie

    • Ils ont tout quitté pendant le confinement et racontent leur changement de vie

    Sur les routes, en province, à l’étranger, à domicile, le confinement aura eu raison de leurs passions: ils ont décidé d’opérer un virage à 180 degrés et de faire passer la passion avant la raison. Et ils ont eu raison.

    Alors que près de 65% des Français qui ont quitté leur emploi pendant la crise sanitaire le regrettent, “Ni remords ni regrets!”, est la devise de ces femmes et ces hommes qui avaient raconté sur Le HuffPost leur changement de vie à la fin de l’année dernière, alors que la crise sanitaire et le dernier confinement étaient derrière nous. Aujourd’hui, plus de 6 mois après, nous les avons recontactés afin qu’ils reviennent sur leurs parcours.

    ➡️ Découvrir les témoignages de ces Français qui ont changé de vie

    • Le changement de vie, un “phénomène complexe” décortiqué dans ce magazine

    Envie de repartir à zéro, de commencer un nouveau boulot, de rencontrer de nouveaux amis, de voir un autre paysage par sa fenêtre. Changer de vie, c’est le thème du média Les Déviations , créé en 2018 par Laurent Moisson, entrepreneur, et Laurence Vély, journaliste. C’est en publiant des témoignages sur les réseaux sociaux de celles et ceux qui ont osé sauter le pas, que le média se fait connaître. En mars 2022, lui aussi commence une nouvelle vie et sort, pour la première fois, en magazine.

    La différence entre les vidéos et le magazine, c’est que pour ce dernier, “on a interviewé des personnes dont l’avis manquait à notre narration”, explique Laurent Moisson au HuffPost dans notre vidéo. “D es philosophes, des neuroscientifiques, des historiens, des biologistes... On est allé chercher des personnes qui sont capables d’expliquer le changement de vie, de façon à prendre une certaine distance par rapport aux témoignages”, précise-t-il.

    ➡️ Voir la vidéo expliquant le phénomène du changement de vie

    • Deux tiers des Français qui ont quitté leur travail en plein Covid le regrettent déjà

    Les champions de la nostalgie. Une étude révèle que deux tiers des Français (63 %) ayant quitté leur travail pendant la pandémie de Covid-19 affirment avoir démissionné trop rapidement. Alors que l’enquête a été menée en Allemagne, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni, aux États-Unis et au Mexique, c’est en France que ce chiffre est le plus élevé.

    Selon Morning Consult, qui a récolté les données en décembre 2021 et janvier 2022 en France pour le compte d’Ultimate Kronos Group (UKG), les Français ayant quitté leur travail pendant la pandémie ont jugé cette prise de décision ardue (13 % seulement la disent “très facile”), à la différence de leurs homologues européens.

    ➡️ En savoir plus sur ceux qui regrettent d’avoir changé de vie

    À voir également sur Le HuffPost: 5 ans après avoir tout quitté pour surfer dans les Landes, voilà à quoi ressemble sa vie

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      Changer de vie, ils l'ont fait pendant le confinement et ne regrettent rien

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 14 July, 2022 - 06:00 · 10 minutes

    Et vous, oseriez-vous quitter la route pour effectuer un nouveau virage dans votre vie toute tracée? Et vous, oseriez-vous quitter la route pour effectuer un nouveau virage dans votre vie toute tracée?

    CHANGER DE VIE - Sur les routes, en province, à l’étranger, à domicile, le confinement aura eu raison de leurs passions: ils ont décidé d’opérer un virage à 180 degrés et de faire passer la passion avant la raison. Et ils ont eu raison.

    Alors que près de 65% des Français qui ont quitté leur emploi pendant la crise sanitaire le regrettent, “Ni remords ni regrets!”, est la devise de ces femmes et ces hommes qui avaient raconté sur Le HuffPost leur changement de vie à la fin de l’année dernière, alors que la crise sanitaire et le dernier confinement étaient derrière nous. Aujourd’hui, plus de 6 mois après, nous les avons recontactés afin qu’ils reviennent sur leurs parcours.

    Émile la brocante: fatigué, mais heureux!

    Aujourd’hui, les journées de cet ancien chargé de mission parisien sont plus intenses, il travaille à faire tourner et évoluer sa boutique de brocante, design et friperie du lundi au dimanche, mais se dit “plus en accord” avec lui-même et le monde qui l’entoure. “J’ai gagné en qualité de vie, le cadre est plus agréable, notre rythme de vie est plus calé sur la nature”, explique le commerçant.

    Si Paris lui manque? C’est peut-être ce qu’il n’aurait pas cru. “Je pensais en avoir beaucoup plus besoin”, admet-il. Pour sa compagne, actuellement en télétravail, les marques sont plus longues à prendre. “Elle voit moins de monde, je travaille plus et notre répartition des tâches s’en ressent, mais je suis quant à moi plus flexible”. Finalement, tout est une question d’adaptation au gré des besoins de cette petite famille.

    Revenir en arrière et renouer avec sa ville natale? Émile ne l’envisage absolument pas. “Ce serait un échec de partir aujourd’hui sans transformer l’essai”, dit-il. Il est catégorique: “C’est inenvisageable de me retrouver dans la pollution, la tension de Paris!”, clame-t-il.

    D’ailleurs, quoi de plus beau que de voir la mer quand on le souhaite, de se réveiller avec le chant des oiseaux et de tout faire pour que ses enfants connaissent ces plaisirs simples, mais d’un luxe inégalable. “Notre vie aujourd’hui présente plus d’avantages que d’inconvénients”, conclut-il.

    Marjolaine: lentement, mais sûrement

    Même son de cloche pour cette ancienne enseignante aujourd’hui reconvertie par passion en brodeuse. “Je dirais que je me sens plus sereine, j’ai plus l’impression d’être dans mon élément et de refaire enfin quelque chose pour moi”, dit-elle.

    Si son projet évolue lentement, et malgré un manque de confiance en elle, Marjolaine y gagne au change. “J’ai beaucoup plus de temps à consacrer à mes enfants”, explique-t-elle, entre deux commandes et l’exercice qu’elle considère encore comme ardu: se vendre. “C’est assez compliqué d’être à la fois sur le plan de la création et de la communication/vente! Et c’est un gros point faible pour moi, j’ai vraiment du mal à communiquer et me faire de la pub”, avoue-t-elle.

    Alors qu’elle reprend une activité très chère à sa famille, le syndrome de l’imposteur refait de temps en temps surface. Son métier, Marjolaine l’a appris seule, malgré l’aide de nombreuses vidéos et de contacts sur les réseaux sociaux. “J’ai toujours malgré tout beaucoup de mal à croire en moi et à me dire que ça va ou peut marcher”, regrette-t-elle.

    Mais l’humeur est bonne pour cette maman de trois enfants. “Chaque commande reçue est un petit bonheur en plus que je n’avais pas avant, et ça fait du bien à chaque fois!”, termine-t-elle.

    Caroline et Xavier: un petit pied-à-terre mais toujours le pied en l’air

    Leur changement de vie, Caroline et Xavier l’avaient dans un coin de la tête. C’est donc toujours aussi enthousiastes qu’ils poursuivent leurs aventures à bord de leur camping-car. “Nous sommes très enthousiastes, complètement devenus accro au sillonnage des routes et avons toujours plus envie de découvrir d’autres pays”, expliquent-ils.

    Pour eux aussi, l’heure est aux projets. “Investir dans un véhicule plus adapté aux très longs périples, et pour ce projet de maison d’hôtes dont on parlait déjà au début de l’aventure. Un petit pied-à-terre, avec potager, verger et animaux et de quoi partir à l’aventure quand cela nous manquerait trop”, envisagent-ils.

    Lorsque le couple jette un œil dans le rétroviseur, il est honnête: “C’était une étape de la vie, qui a contribué à notre construction mais plus difficile, plus chère, qui nous rendait esclave de besoins qui n’en sont pas”, admettent-ils.

    Malgré une envolée des prix des carburants, “la seule chose qui pourrait nous arrêter”, les deux amoureux font toujours le plein de bonheur simple. “Nous sommes encore plus convaincus que vivre plus simplement dans nos besoins est très positif”, poursuivent-ils. Aujourd’hui, le minimalisme est le secret de leur bonheur. “On retrouve les joies de la vie dans un bon morceau de fromage, une nuit au milieu de la montagne avec les cloches des vaches qui chantent”, terminent-ils.

    Gabrielle: ni remords, ni regrets!

    Changer de vie, 8 Français sur 10 en ont rêvé, Gabrielle l’a fait! Et elle l’a bien fait puisque depuis le lancement de son entreprise de visites guidées de Paris, les choses ont évolué. “Avec ma collaboratrice Victoria, nous proposons des expériences historiques immersives plutôt que des visites guidées et développons des jeux de pistes interactifs pour les dirigeants adeptes de team building ”, explique-t-elle au HuffPost . En parallèle, également, en prévision des visites guidées en espagnol et de la sortie d’un ouvrage.

    Mais s’il y a bien un critère dont elle n’avait pas présumé de la force, c’est bien de celle des réseaux. “Je suis en train de me rendre compte de la force des réseaux professionnels et des réseaux de recommandation, je n’avais pas du tout anticipé cette source de revenus. De même, je suis en train de faire des partenariats avec des agences d’événementiel, et je n’avais pas anticipé leur force de frappe”, s’étonne-t-elle.

    Et même si être à son compte exige une présence sans temps mort, ”ça ne suffit pas à me faire regretter ma décision d’entreprendre!”, s’exclame la jeune femme. Avouant même un faible pour l’entrepreneuriat: “c’est une activité addictive. Voir les résultats concrets de ses efforts est extrêmement gratifiant. Je n’ai aucun regret!”, termine Gabrielle.

    Samuel, born to be wild

    Si cet infirmier libéral n’a pas changé de vie, il a changé de philosophie. “La bande de ma vie a été modifiée et une nouvelle tonalité résonne, persiste: une soif d’aventure, une envie d’explorer, près de chez moi, loin de chez moi, accompagné par une toute nouvelle moto”, explique ce passionné de deux roues.

    Attentif cependant à l’ inflation , ce motard envisage le camping plutôt que les nuits d’hôtel ou de location pendant ses périples. “Cette idée de dormir à la belle étoile m’a toujours fasciné mais également intimidé. Il va bien falloir essayer!”, s’amuse-t-il.

    Au programme, un tour du Mont-Blanc en passant par la Suisse et l’Italie est prévu, tout comme sa soif d’avaler les kilomètres. “Je nourris de plus en plus l’idée de partir de Paris pour me rendre en Turquie en passant par les Balkans”, prévoit-il.

    Au-delà de la liberté qu’offrent les voyages à moto, Samuel reste réaliste. “Dans mon métier, je suis confronté à des situations de soin qui me rappellent parfois violemment que notre existence ne tient qu’à un fil. Je vous souhaite à tous de ne pas oublier de vivre, car la vie est belle!”, espère-t-il.

    Christine: quand les planètes s’alignent enfin

    Cette jeune quadra n’a pas changé de vie pendant le confinement. C’est toutefois la crise sanitaire qui lui a fait prendre conscience que la vie de nomade digitale présentait des limites. “Quand les frontières se referment et que vous prenez conscience que vous n’avez pas de ‘chez vous’ où être rapatrié, cela vous oblige à trouver une solution compatible avec votre besoin de voyager. C’est ce que nous avons fait en fin 2020”, explique-t-elle. Désormais, la petite famille possède un point de chute fixe en Bulgarie.

    Après son premier témoignage, la mère de famille se sent encore plus sereine, et de nombreux témoignages reçus la confortent dans son choix de vie. “Ce mode de vie nomade sur le long terme m’a appris à m’adapter aux situations, à relativiser face à certains imprévus. Ne plus dépendre d’un lieu pour vivre et travailler permet un gros lâcher-prise face à l’avenir”, dit-elle.

    Ce qui n’a pas changé? La liberté. “Quand quelque chose nous déplaît, nous pouvons réagir facilement et changer de lieu de vie du jour au lendemain, selon nos besoins, nos humeurs ou les événements extérieurs!”, poursuit-elle.

    En se plongeant rapidement dans le passé, Christine admet s’être demandée si cette aventure n’aurait pas dû arriver plus tôt, avant de se raviser. “Ce n’était pas le bon moment. Nous devions d’abord traverser certaines expériences douloureuses pour pouvoir prendre cette décision”. En guise de conclusion, aucun regret. “Je peux vous assurer que je n’en ai pas un seul!”

    Rodolphe, carpe diem

    Ce voyageur dans l’âme a pris la route il y a un an, en juillet 2021. Et aujourd’hui, la route est toujours aussi bonne. “Nous avons trouvé un équilibre de vie. Aucune pression, prendre le temps de vivre. Voir ses enfants grandir, évoluer”, résume-t-il.

    Si la famille ne s’est pas agrandie, elle voit désormais plus loin. “Nous partons pour le Maroc en octobre pour 6 mois. Nous avons fait le choix d’investir d’un un camping-car”, explique ce retraité de l’Armée de l’air.

    Entre le confort et l’aventure, Rodolphe, Noémie et leurs 3 enfants ont choisi. “Nous avons goûté à la liberté sans confort pendant un an, place à la vie de camping-cariste maintenant”, justifie-t-il.

    Et lorsqu’il se retourne sur son ancienne vie, il se félicite de l’avoir vécue. “Notre vie d’avant était nécessaire pour vivre celle d’aujourd’hui”, poursuit-il. On l’aura compris, la nostalgie ou les regrets ne font pas partie de l’aventure. “Vivons l’instant présent! Celui que nous avons choisi et non subi”, termine-t-il.

    Si changer de vie est un rêve pour la plupart des Français depuis la crise sanitaire, franchir le pas et trouver sa voie, réaliser ses rêves est une aventure propre à chacun. Quels que soient les projets, la situation ou les résultats, ces familles ont su donner un sens nouveau à leur vie.

    À voir également sur Le HuffPost: Le changement de vie, un “phénomène complexe” décortiqué dans le magazine “Les déviations”

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      Covid: À Shanghai, le confinement allégé et reprise partielle des transports

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 22 May, 2022 - 13:40 · 1 minute

    CHINE - Après une vague de Covid , le retour à la vie normale n’est pas encore pour demain à Shanghai . Mais la remise en service de certaines lignes de métro et de bus dans le centre-ville est un signe encourageant. Quatre des 20 lignes de métro de la ville ont redémarré ce dimanche 22 mai, tout comme certains transports routiers, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article.

    Face à une flambée de l’épidémie de coronavirus, la capitale économique de la Chine connaît depuis avril une forme dure de confinement, avec l’interdiction de sortir de chez soi dans une grande partie de la ville et l’isolement des cas positifs. Des restrictions sévères prises dans le cadre de la politique de “zéro-covid” menée par la Pékin.

    Mais avec la baisse des cas à Shanghai, les autorités semblent assouplir graduellement les restrictions, et certaines usines ont repris leurs activité. Les autorités ont indiqué que les personnes qui prendront les transports publics devront présenter un test Covid négatif de moins de 48 heures et avoir une “température normale”.

    Un déconfinement échelonné selon les zones

    À partir du 31 mai, Shanghai adoptera un système de classement entre zones à risque “faible”, “moyen” ou ”élevé”, en fonction du nombre de cas qui y auront été recensés, comme l’a déclaré ce dimanche un responsable sanitaire de la ville, Zhao Dandan. À cette date, les habitants des zones à “faible risque” seront autorisés à sortir de chez eux, tandis que les zones à risque “moyen” ou ”élevé” seront encore confinés pendant 14 jours.

    Les restrictions sont en revanche maintenues dans d’autres villes chinoises, notamment à Pékin qui a interdit les sorties au restaurant et obligé des millions de personnes à télétravailler. Dans la nuit du vendredi 20 mai, plus de 13.000 habitants du sud-est de la capitale ont été transportés de force dans des hôtels d’isolement, après la découverte de 26 cas de covid-19 dans leur complexe résidentiel.

    À voir également sur le HuffPost : Trois Chinois de retour d’un séjour record dans l’espace